" Envoyez ! Envoyez ! Il faut envoyer maintenant. Le dressage Danielo, un bijou, c'est parfait  ! "

Entre deux compliments et deux conseils, voilà Isaac. En vêtements de travail, il goute une sauce au vinaigre balsamique tout en jetant un oeil sur la dernière assiette de poisson. C'est dans ce domaine là qu'Isaac est sans doute le meilleur. Du moins, c'est l'endroit sur terre où l'afro-américain se sent le mieux. Lorsqu'il était tout petit, personne ne se posait de questions sur son avenir. Lui, le fils d'Abraham Anderson, ancien chef de gang le plus puissant de toute la ville. Le tout pendant plus de vingt ans comme une cerise sur un gâteau. On le voyait déjà, bandana bleu sur la tête, Desert Eagle en main. Cependant, Isaac a beau avoir été formé comme un grand gangster, il n'en est jamais devenu un. Lui, il est calme, simple, il ne se prend pas la tête avec des histoires de business. Il aime son travail, il a créé son propre restaurant, il a gagné son étoile. Tout est comme il le désirait. La rue, il ne la fréquente que de loin et même si son nom est connu et respecté en ville, tout le monde sait qu'Isaac Anderson n'est pas comme son père. Cependant personne n'a envie de venir chatouiller un Anderson, il ne faut pas être fou non plus. Quelque part Isaac ressemble à son père, il en impose, il est grand musclé et surtout très fort. Il pratique la boxe depuis son adolescence mais respire le calme en dehors du ring. C'est un homme franc, sincère, respectueux et très sobre. Il se comporte bien avec le monde qui l'entoure mais demeure quelqu'un de solide et de raisonnablement distant. Isaac était comme ça, juste lui-même dans ce milieu de desserts et de belles assiettes.

Ce soir là comme tous les autres soirs, Isaac était derrière les fourneaux. Il aimait son boulot et il avait beau être le patron, il tenait à faire partie de tous les services. Ses employés, c'était son équipe, ses égaux, ses semblables. Il voulait que son restaurant marche mais surtout que son équipe protégée grandisse et progresse. La seconde étoile n'était plus loin, les critiques sont bonnes et ce n'est l'histoire que de quelques mois. Positif et souriant, Isaac demeure sérieux et concentré. Il regarde de manière pointilleuse les assiettes qui partent en salle. Ces dernières s'engouffrent dans un long couloir blanc avant de se répartir dans les deux salles du restaurant. Dans l'une d'entre elles, une famille s'installe à une table de six places. Les éclats de rire sont présents sur le visage des enfants, ils sont dans le meilleur restaurant de la ville pour l'anniversaire de maman. Une bonne soirée en perspective. Ils ont le droit de commander ce qu'il désire et les desserts seront offerts. Oui, c'est le tarif pour qui prend une entrée et un plat, le dessert est offert dans la carte. L'envie de faire plaisir et de gâter son monde, voilà ce qui caractérise bien Isaac.

Un peu plus loin et à quelques tables de là, une femme cherche son téléphone portable avec insistance. Encore une stressée qui perd ses affaires ?  Peut-être. Une deuxième ne retrouve plus son porte-feuille, madame ne vous inquiétez pas, c'est Monsieur qui va payer. Oui, j'avoue c'est tout de même embêtant de ne pas retrouver son argent. Bon, ça fait un peu beaucoup quand même surtout lorsqu'une troisième personne élève la voix. Elle estime que son téléphone portable a également disparu. Cet homme est moins compréhensif et sans trop savoir pourquoi, il s'en prends à une femme blonde se trouvant à une autre table.

" Je suis sûr que vous avez vu quelque chose vous ! Avec votre petit air sournois ! Vous venez d'arriver ! "

Les nouvelles arrivent en cuisine et Isaac s'apprête à rejoindre la salle.

• Depuis quelques minutes, je suis assise au comptoir-lunch du petit restaurant. J'avoue que j'y suis une cliente régulière, il se situe à quelques coins de rue de mon boulot et les plats, comme le vin, sont toujours impeccables. Ce soir, j'en suis à ma seconde coupe, je me détends, c'est vendredi soir et pour une fois, j'ai pu quitter le travail à l'heure. Comme repas, j'ai demandé au serveur de choisir à ma place, n'importe quoi, tant et aussi longtemps que ce soit végétarien. Ils ont l'habitude et je sais que les chefs ici feraient n'importe quoi pour plaire à la clientèle. C'est bien pour ça que ce petit bistro est aussi bien côté dans le guide des restaurants de Woodburry. Enfin! Je discutes un peu avec le barmaid, un homme début quarantaine fidèle à ses employeurs depuis déjà plus de 15 ans. C'est pas rien, on ne voit plus tellement ça de nos jours. Il me raconte sa journée, quand il trouve le temps, il prend même le temps de me compter des anecdotes à propos de clients bizarres ou des trucs dans le genre. Je portais la coupe à mes lèvres, tournant le regard vers la salle qui semblait s'agiter tout d'un coup. La salle pleine s'emplissait de murmures inhabituelle, voir énervée. Que pouvait-il bien se passer ici dedans? Derrière moi, un homme s'énerve, criant à qui veut l'entendre, que son téléphone à disparue. D'autres clients renchérissent, la même chose leur est arrivé. Pour ma part, de suite, je vérifies sur le comptoir si le mien y est toujours. Oui, avec chance, car ma vie entière s'y trouve. D'autant plus, il contient fort probablement des numéros et des informations qui ne devraient pas se retrouver en de mauvaises mains.
  
  Bientôt, le hurlement de cet homme vint me déchirer les tympans. Non seulement il se trouve à quelques mètres de moi, mais il ose me prendre pour témoin. Je tournes le regard sur lui et fais gaffe de garder mon calme. Je dois peser mes mots et les choisir judicieusement, j'avais bien envie de lui dire de s'asseoir et de se calmer mais qui sait comment il allait réagir.
  
  "Sournoise ou pas, je ne vois pas de quoi vous parlez, et si vous m'accusez d'avoir pris votre téléphone, je n'ai rien a cacher... "
  
  En même temps, je remarques le chef, Isaac Anderson, qui sort de sa cuisine. Dans mon boulot, on le connait tous, il a un nom qui déteint fortement sa réputation. De plus, l'année dernière, j'ai participé à la mise sous bourreaux de plusieurs des anciens collègues d'Abraham Anderson. Pourtant, en ce qui concerne le fils, encore à ce jour, son dossier demeure claire comme de l'eau de roche. Heureusement, pour une fois, la pomme ne tombe jamais bien loin de l'arbre s'est trompée. J'ose espérer qu'il ne se laissera pas attirer par l'appât du gain comme tous les autres mafieux dans son type.

(J'espère que ça ira )

( C'est parfait )

Le calme habituel qui règne dans le restaurant étoilé n'est aujourd'hui pas au rendez-vous. Les clients s’agacent sur des objets qui disparaissent et finalement tout le monde accuse tout le monde. Donc vous vous doutez bien que le ton monte rapidement entre certaines personnes. Si une jeune femme cherche son porte-feuille de manière discrète et un peu inquiète. Un homme ne se gêne pas pour hausser le ton, il accuse une nouvelle demoiselle de lui avoir dérobé son téléphone portable. Alors que la situation est un peu tendue, ce n'est pas encore critique. Toutefois, Isaac aime que les choses se passent dans le plus grand respect et surtout dans un certain confort. C'est vrai quoi, ce restaurant c'est toute sa vie. Il y tient plus qu'à n'importe quoi sur cette planète. Il a été compliqué de gagner son étoile et il est toujours complexe de perdurer dans le temps et de préparer des repas gastronomiques et pourtant généreux. Il est hors de question que le bordel s'installe dans une des deux salles de restauration. Ainsi, une serveuse s'empresse de rapporter l'intégralité des faits à l'afro-américain. Ce dernier prend le temps de se laver les mains avec attention. Il jette un dernier oeil dans sa cuisine et distille également quelques derniers conseils avant de se rendre en salle. Il traverse rapidement le long couloir de service et totalement vêtu de blanc, il pénètre dans la salle d'où les rumeurs de vol s'échappent. Certains clients parlent entre-eux, tranquillement installés à leur table. Au Nord de la pièce, un homme s'est complètement retourné. Il est à deux doigts de quitter sa confortable chaise pour s'en prendre à une cliente au bar. Isaac s'approche peu à peu de la scène. Il salue au passage quelques clients attablés et s'excuse pour le dérangement. La plupart des personnes prennent les choses avec humour et sympathie, c'est d'ailleurs un bon point pour le chef étoilé.

" Vous vous foutez de moi et en plus vous prenez un air hautain ! Sacré blondasse ! " S'époumone le client.

Parfaitement propre sur lui et avec une certaine élégance, Isaac Anderson fait irruption dans la discussion. Il regarde distinctement l'homme énervé et la jeune femme à la chevelure dorée. La salle est beaucoup plus calme depuis que le patron est sur place. Les gens parlent doucement entre-eux et seul l'homme énervé continue de faire du bruit. Isaac fait un signe de la tête à l'un de ses deux barmans. L'équipe étant parfaitement rodée, l'homme comprends instinctivement qu'il doit aller jeter un oeil dans la salle d'à coté mais surtout à l'entrée. Les objets n'ont pas disparu, il se peut qu'un petit malin soit encore sur place. Le tout se passe en quelques secondes et le barman s'éclipse instantanément. Isaac lui se retrouve face à l'homme sur les nerfs et la demoiselle à qui il s'en prends.

" Monsieur, vous allez vous calmer tout de suite ! Mademoiselle est une habituée et elle n'y est pour rien dans votre histoire. " D'une voix terriblement calme et posé, Isaac sait faire respecter ses volontés.

Devant la carrure de muscles de l'afro-américain, le client fait un pas en arrière et cherche sa chaise de la main. La femme qui l'accompagnait semble plutôt confuse, elle regarde obstinément son assiette. Alors qu'Isaac s'apprête à reprendre la parole, le barman revient, il hoche la tête de manière positive et attrape le téléphone afin de contacter la police pour leur rendre le pickpocket.

" Vous voyez, c'était une personne mal intentionnée, votre téléphone sera bientôt en votre possession. Monsieur, je serais reconnaissant si vous présentiez vos excuses. " Explique-t-il en glissant un regard vers Melody.

" Oui, oui, bon excusez-moi. " Marmonne l'homme en direction de Melody avant de s'installer à sa table dans un parfait silence relativement maladroit.

Isaac se retourne alors vers la jeune femme qui vient souvent déjeuner ici même. Il lui adresse un sourire de circonstance mais sincèrement désolé.

" Je m'excuse pour le dérangement. Je vous offre votre repas, prenez ce qui vous fera plaisir. " Ajoute-t-il de manière simple avant de se présenter : " Ah ! Excusez-moi Isaac Anderson, le propriétaire des lieux. " Dit-il en tendant sa main.

Alors qu'il engage la discussion avec cette charmante inconnue. Le pickpocket passe en courant derrière les grandes fenêtres de la salle. Dans la rue, il est maintenant poursuivi par un serveur, plateau en main. Le tout dans le dos d'Isaac mais Melody a tout le loisir d'observer la scène.

Spoiler:

La jeune femme se présente à demi-mot et elle refuse le geste commercial du patron. Isaac ne peut s'empêcher de sourire car de toute façon, elle n'aura pas sa note, elle peut donc faire ce qu'elle désire. Le fils d'Abraham est un homme très têtu et en plus de cela, il estime que l'on doit se comporter d'une certaine manière avec les femmes. On ne sait pas trop d'où il peut tenir ce coté si respectueux mais c'est sans doute son plus grand trait de caractère. Peut-être de son père finalement mais de manière inversée alors. Oui, Abraham Anderson était un coureur, il a même eu une file illégitime et il collectionnait les conquêtes. C'est peut-être en voyant la tristesse de sa mère qu'Isaac est devenu l'homme qu'il est aujourd'hui. Ainsi, cette charmante cliente est peut-être totalement indépendante mais il n'y a aucun mal à accepter un dédommagement pour ce petit accrochage. L'afro-américain s'apprête à rejoindre sa cuisine, le coeur bien plus léger. En effet, il sait que le calme est de retour dans cette salle de son restaurant. Il est presque sur le retour mais la phrase de Melody fourche quelque peu. Elle qui expliquait être une cliente, qui plus est habituée, elle s’exclame, comme prise de surprise. Le ténébreux regard qui était alors posé sur elle se fronce. Isaac est surpris, il se demande pourquoi une telle réaction. Rapidement le chef étoilé se retourne et découvre avec stupeur que ses fenêtres donnent sur une course quelque peu hors du commun.

Il n'en faut pas plus pour qu'il accourt dehors. Il est suivi de près par Melody mais ne le remarque pas tout de suite, il faut pour cela que la jeune femme prenne de nouveau la parole. Elle estime alors que le serveur a besoin d'aide et c'est pas peu dire. La situation est presque comique et pour l'instant, elle donne un sourire naissant à l'afro-américain. Cependant, il ne faudrait pas que ça dure tout ça. Finalement, on se retrouve à courser les deux premiers coureurs. Isaac en sportif ne montre pas le moindre signe d'efforts. Il rattrape bien rapidement son serveur alors que ce dernier lui demande de l'aide. Melody suit également la scène. Dis donc, pauvre cliente elle a fait son sport hebdomadaire avant même d'avoir mangé aujourd'hui ! À cette idée, Isaac est encore plus embêté. Devant la gentillesse de la demoiselle, il va vouloir faire quelque chose en guise de remerciements. Cependant cette inconnue répondant au doux prénom de Melody semble tenir fortement aux apparences. Il va être compliqué de se montrer simplement redevable, Isaac le sait mais il est certain de trouver quoi faire. Très vite, les choses se bousculent, le serveur se retrouve au sol, en sang. Isaac voit rouge, les choses se compliquent et le tout n'est plus du tout comique.

" T'inquiètes pas, je vais l'avoir. " S'exclame-t-il en prenant de l'avance pour s'approcher de son serveur au sol. Melody est déjà là, proche de lui, prête à l'aider. Ainsi Isaac se permet de lui demander quelque chose : " Melody, vous pouvez rester avec lui ? S'il vous plait ? "

Aussitôt, il regarde son serveur : " Et toi, reste sympathique ! "

Isaac se relève et reprend sa course. En quelques foulées, il s'éloigne et hurle quelques mots : " Appelez les flics et une ambulance ! "

Le voilà qui disparaît au coin de la rue. À une allure folle, il avale le trottoir et un passage piéton. Le voleur est au bout de la rue et il ne le quitte pas des yeux. Chaque seconde, il rattrape un peu de son retard. L'homme emprunte une ruelle perpendiculaire dans un léger dérapage. Il perds de nouveau un peu de temps. Isaac revient encore plus vite, bousculant un livreur de pizza tout en s'excusant en même temps. C'est pas tellement qu'il veuille récupérer les téléphones des clients mais c'est surtout que ce connard vient de blesser son serveur à l'arme blanche et ça il ne laisse pas passer. Les flics pourront l'envoyer en garde à vue mais le chef étoilé compte bien le rattraper en attendant sinon il va se faire la belle. Entre quelques vieux cartons disposés là, Isaac déboule dans la ruelle et surprend le voleur qui tente d'escalader un grillage. Attrapant l'homme des deux mains, ce dernier se retrouve rapidement au sol. Le fils Anderson lui assène une puissante droite et l'attrape ensuite par le col. Le remontant contre le grillage, voilà qu'il touche à peine au goudron de la pointe des pieds. Le regard menaçant et les poings serrés dans le cou du voleur, il le maintient fermement. Ce dernier semble décidé à coopérer.

" Tu bouges et je peux t'assurer que je t’éclate. " Lance-t-il.

Espérons que du coté de Melody, l'ambulance soit là. Isaac, lui, reprend le chemin inverse en tenant sous sa coupe, le fuyard à l'oeil ensanglanté. Avec un peu de chance, les flics seront aussi sur place, ils pourront s'occuper de ce con.

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L'ambulance passe en trombe dans la rue principale, Isaac en est quelque peu décontenancé mais il continue de marcher vers son restaurant. Sous son emprise, l'espèce de jeune hyperactif n'arrête pas de brailler. L'afro-américain n'est pas un grand adepte de la violence ainsi si elle n'est pas nécessaire, il n'en rajoute pas. Il en est de même pour la violence verbale, les insultes et tout ce qui peut s'en suivre. Les mots employés à son encontre par ce petit voleur, sans doute désaxé, n'ont aucun écho dans l'esprit du fils Anderson. Alors qu'il se dit que l'ambulance doit maintenant être sur place pour venir en aide à son serveur et délivrer enfin Melody de cette affreuse pose déjeuner, il ne s'attends pas à une réaction virulente du pickpocket. La police passe au même moment sur la route principale, Isaac lève alors le bras pour leur faire mine de s'arrêter. Heureusement la deuxième voiture avec gyrophares ralentit et s'arrête. Au même moment, le jeune se débat et lui assène un coup de coude bien placé. Ce n'est pas le premier coup ni le dernier qu'Isaac vient de recevoir mais merde, ça fait toujours un mal de chien dans cette partie là ! Le mec échappe alors à la vigilance du chef étoilé et ce dernier se plie en deux pendant quelques fractions de secondes. Les flics quittent le véhicule en trombe et prennent la suite. Ils accourent à la poursuite du voleur. Ce dernier part comme une véritable furie et tente de se frayer un passage dans la circulation. Les uniformes marines rattrapent ainsi leur retard et arrivent impuissants pour assister à un terrible accident de la circulation. Le voleur se retrouve sur le capot d'un taxi assez mécontent. L'homme avec une barbe omnipotente lâche alors son volant pour venir hurler sur la police.

Alors que les flics font le nécessaire pour appeler les secours et compagnie, plus loin, Isaac reprend la course vers son restaurant. Les flics vont tous au même endroit donc il donnera sa déposition sans problème dans quelques minutes. Pour le moment, il veut surtout s'assurer de l'état de santé du serveur et également savoir comment se porte sa sympathique cliente. Nom de Dieu mais quel service hors du commun aujourd'hui ! Isaac n'ose même pas se demander ce qui peut se passer dans sa cuisine mais il fait tout de même une grande confiance en son équipe. Ainsi, le service doit bien se passer bien que ce soit sans doute un peu la folie en salle. Tout le monde doit discuter, chercher à savoir ce qui se passe et relayer les informations sur les réseaux sociaux. Bref, le voilà qui arrive en courant vers Melody. Il tient le choc physiquement mais il est tout de même beaucoup moins frais que plus tôt dans la matinée. Lorsqu'il s'approche de la jeune femme blonde, il remarque que son serveur est entrain d'être pris en charge par des ambulanciers. Ne voulant pas retarder les médecins ni même mettre son grain de sable dans ces mécanismes bien huilés, il se contente de se rapprocher de Melody afin de lui poser une question. Un peu essoufflé, il s'appuie sur la devanture de son restaurant.

" Je vous remercie d'être resté avec lui. Vous pensez qu'il va s'en sortir ? " Inquiet et fatigué, Isaac se redresse légèrement.

Les ambulanciers s'affairent autour du serveur et tentent maintenant de l'embarquer dans l'ambulance. Les flics parlent aux témoins de la scène et une dame s'approche maintenant de Melody.

" Madame, vous avez vu quelque chose ? Nous pouvons vous poser des questions ? Votre identité s'il vous plait ? "

Isaac écoute d'une oreille, sachant très bien que c'est quasiment son tour. Ainsi et en attendant, il reprend son souffle en respirant profondément. Il ignore à ce moment là que le voleur s'est fait renversé.

C'est vrai que pour traiter Melody de tous les noms, le serveur ne s'est pas gêné. Non mais sérieusement c'est pas comme si elle y pouvait quelque chose. Elle n'a rien fait, ce n'est pas de sa faute si il se retrouve dans cet état. Elle n'a pas à supporter ces élans de colère simplement car il est blessé et en veut apparement à la terre entière. Certes la douleur n'est pas agréable et elle peut aisément retourner la tête de quelqu'un mais de là à s'en prendre à qui veut bien nous aider. Il faut simplement être con et égoïste pour réagir de la sorte. Voilà qu'on en apprends tous les jours notamment dans des situations qui sortent de la routine. Isaac est maintenant informé du caractère de cochon de son serveur et encore le terme de cochon est peut-être un peu faible. Alors qu'il s'excuse de nouveau devant la jeune femme, il ne peut que reconnaître l'énorme patience dont elle a fait preuve dans ce contexte hors-norme. C'est pas donné à toutes les personnes de savoir garder son calme et Melody savait très bien le faire. Elle avait un sang froid assez aiguisé et il n'en fallait pas plus pour attiser la curiosité de l'afro-américain. Alors qu'il s'apprêtait à lui poser mille et une question sur sa capacité à gérer les tensions voilà que la police s'empare de sa nouvelle connaissance. Sous ses yeux, on demande à Melody de raconter ce qu'elle sait. Isaac reprend toujours son souffle appuyé à un mur extérieur. Il écoute d'une oreille ce que raconte la jeune femme car il n'a rien à cacher et surtout qu'il n'y est pour rien dans tout ça. Quand on y pense quelle sordide histoire pour des petits vols. Cependant un vol est un vol et cela nuit à la société même s'il s'agit de quelques dollars, il ne faut rien tolérer sous peine d'ouvrir la porte à toutes les fenêtres. Si Melody l'entendait penser, elle se demanderait bien si Isaac est le fils de son père. Et pourtant... C'est bien le cas, aussi étrange cela peut-il paraitre. Finalement alors qu'il se perdait dans ses pensées de justice et de loyauté dans ce bas monde, le policier lui pose une question. Puis une autre question, en fait, il lui demande juste sa version des faits.

" Oui, un asiatique, un mètre soixante-dix grand maximum. Je l'ai rattrapé et je le ramenai jusqu'ici. Il a réussi à s'enfuir et vos collègues qui étaient sur place l'ont prit en course. Puis pour la suite, je sais pas, j'ai rejoins le Restaurant, j'ai laissé la police faire son travail. " Ajoute-t-il brièvement.

Isaac n'a pas grand chose à raconter. Lorsque le voleur lui a échappé, les policiers se sont lancés à sa poursuite à pieds et ils ont également disparus à l'angle de la rue. L'afro-américain ignore le choc et l'accident de circulation qui s'est déroulée quelques mètres plus loin. Il était déjà de retour auprès de Melody et inquiet de la santé de son employé lorsque ce dernier a eu lieu. Finalement la police remercie les deux jeunes gens et continue de prendre les dépositions des témoins sur le trottoir. Une ambulance passe rapidement dans la rue parallèle, un tintamarre pas possible pousse Isaac à froncer les sourcils. Il ne faut pas oublier qu'il reste du monde dans le restaurant et que les cuisines ont besoin de leur chef pour mener à bien la fin du service. Alors que son footing impromptu n'est plus qu'un souvenir, Isaac a reprit son souffle, il se tourne alors vers Melody.

" Bon, je vais vous préparer personnellement votre plat alors. Végétarienne c'est ça ? " Lance-t-il en invitant la jeune femme à rejoindre l'intérieur du restaurant.

" Ma maman était végétarienne. " Raconte-t-il comme pour passer à autre chose bien qu'il se peut grandement que Melody en ait rien à cirer des habitudes alimentaires de sa mère.

Alors qu'il met les pieds dans son restaurant, il espère que la jeune femme a encore un peu de temps dans sa pause déjeuner. Il serait con qu'elle reparte le ventre vide travailler, tout ça après avoir s'être fait traité de tous les noms en guise de dessert.

Spoiler:

Isaac fait sa déposition, il décrit le malfrat en détail et donne sa version des faits. En attendant, un ambulancier vient me proposer un linge pour me nettoyer les mains. J'ai touché au sang d'un inconnu, c'est vrai. Par précaution, il m'informe que je serai tenue au courant si jamais l'homme souffrait d'une maladie du sang quelconque. Heureusement, je n'ai aucune lésion sur les mains ce qui rend les contaminations peu probables. Je remercie le paramédical et termine de désinfecter mes doigts avec la lingette savonneuse. Lui, il repart, car on a besoin de lui ailleurs et ici, son travail est terminé. Il laisse les policiers prendre la relève. Quand je retrouve Isaac, le policier vient tout juste de l'abandonner. Un chaos sonore m'empêche de prendre la parole, peut-être ont-ils réussi à attraper l'Asiatique toujours en fuite. Pour sa part, Isaac reprend rapidement contenance, son restaurant l'attend et les clients doivent commencer à s'impatienter. Tout de suite, il me rappelle que je n'ai toujours pas mangé. Non seulement ai-je encore faim? Quelle heure est-il? Je regarde ma montre et par le fait même, mon chemisier qui s'est pris quelques taches de sang. Bientôt 13h05, le temps a passé comme une flèche et je dois repartir pour le travail. Heureusement, ce n'est qu'à quelques coins de rue.

"C'est gentil, je crois que je vais devoir prendre le plat pour apporter... "

D'autant plus que je ferai un arrêt à mon véhicule pour y prendre un tailleur propre. Pas question de me présenter au travail dans un accoutrement tâché de matière organique. En retenant la porte pour me laisser passer, il m'apprend que sa mère était végétarienne.

"Et elle n'a pas réussi à vous y convertir?"

Répondis-je avec un sourire amusé. En général, les hommes sont de bien trop fière carnivore pour oser troquer la viande pour du tofu ou des fèves. Je le taquine, mais ne lui reproche rien, je ne suis pas activiste et je ne suis pas là pour le convaincre que le végétarisme est meilleur.

Citation :

Pardonne moi, c'est un peu court, je n'ai pas beaucoup de temps pour RP dernièrement mais je tenais à te faire une réponse

Spoiler:

" Elle n'a pas trop essayé à vrai dire. " Ajoute-t-il amusé tout en tentant d'être sympathique.

Finalement il se décide à prendre une décision pour aider Melody. Il faut dire que la jeune femme n'a pas lésiné sur les moyens dans cette pause déjeuner. Alors que rien ne l'y obligeait, elle a suspendu son moment de repos pour aider Isaac à reprendre les choses en main. En effet, entre le pickpocket qui faisait des siennes parmi les clients et le serveur blessé. Il y a eu de quoi faire et pas mal de péripéties. Maintenant la jeune femme aux cheveux blonds lui confie qu'elle n'a plus le temps et surtout qu'elle doit retourner travailler. Elle explique alors qu'elle va prendre quelque chose à emporter et même si c'est pas l'habitude de la maison, on peut bien faire ça ! Cependant hors de question qu'elle attende que son plat soit prêt sinon elle n'aura jamais le temps d'être à l'heure au travail et surtout de pouvoir manger plus ou moins tranquillement. Ainsi l'afro-américain ne tarde pas à répondre à cette si gentille demoiselle.

" Allez travailler, je vous fait porter le plat dès qu'il est prêt. Allez-y, n'hésitez pas. " Explique-t-il tout en avançant vers son restaurant.

Il s'approche peu à peu de la porte d'entrée et ne laisse pas trop à Melody le loisir de refuser. Il se sent redevable de la jeune femme et il a bien envie de lui porter ce plat jusqu'à son lieu de travail. C'est un juste retour réciproque à ses yeux et il compte bien le mettre en oeuvre. Après avoir demandé l'adresse de son bureau à Melody, Isaac disparaît à l'intérieur de l'Endroit. Il s'est éloigné de la jeune femme très vite notamment car il ne faudrait pas qu'elle change d'avis de peur de déranger ou je ne sais quoi d'ailleurs. Rapidement l'afro-américain retourne à ses fourneaux et il est ravi de voir que le service se passe à merveille. Les salles ont retrouvés leur calme et il n'y a aucun retard en cuisine. Comme quoi tout fonctionne très bien même lorsqu'il est absent, c'est une bonne chose à savoir. Même si c'est pas pour ça qu'Isaac va quitter son restaurant tous les jours de la semaine après tout son étoile, c'est toute sa vie. Il compte bien en gagner une seconde au prochain semestre. Ainsi, l'afro-américain récupère la commande de Melody et se met en cuisine personnellement. Sans oublier que la jeune femme est végétarienne, il prépare le plat à la carte tout en l’agrémentant de quelques petits secrets détails. Si Melody connait ce plat, elle sentira la différence et les quelques légers épices qui s'en échappent.

Une dizaine de minutes plus tard, Isaac quitte sa tenue de cuisinier pour enfiler un pull près du corps aux teintes foncées. Il grimpe au volant de sa Chevrolet et file en direction du bureau de cette cliente pas comme les autres. Cinq minutes plus tard, il se gare à quelques pas de l'entrée du bâtiment et s'engouffre dans un ascenseur une fois à l'intérieur. Lorsqu'il entre dans les bureaux du procureur, un léger sourire s'empare de ses lèvres. Si son père le voyait, il se dirait encore une fois, qu'Isaac ne lui ressemble pas le moins du monde. Il n'aurait pas tord. Après avoir expliqué sa petite histoire à une secrétaire, on lui indique la direction à prendre pour trouver le bureau de Melody. Ainsi, il s'éloigne dans le couloir et tape ensuite à la porte clause. Melody Strickland y est annoté. Il attends qu'on lui dise d'entrer et entre-ouvre ensuite la porte.

" Le plat de madame l'assistante du procureur est livré sur place. " Ajoute-t-il sobrement tout en gardant malgré tout son sourire.

Il dépose alors un sachet, contenant également couverts et une bouteille d'eau sur le bureau de la jeune femme.

" Quel beau bureau et quel sacré métier. " Lance-t-il en regardant autour de lui avant d'oser : " J'imagine alors que mon nom vous a évoquez quelques anciennes histoires criminelles. "

Isaac ne perds pas son sourire et son aisance naturelle. Cependant il ne compte pas embêter Melody bien longtemps en squattant son bureau. Déjà qu'elle doit être étonnée de voir le Chef en personne s'occuper de la livraison.

Melody a l'air sceptique et c'est le moins que l'on puisse dire. Cela dit avec le passif du père Anderson, il y a de quoi se poser des questions. Cet homme qui est mort dans une fusillade avec la police plutôt que de se rendre. C'est un exemple assez particulier pour se construire et aux yeux du monde, sans doute est-ce compliqué d'être quelqu'un qui vit dans la légalité avec un père pareil. Attention Isaac a beau être différent de son père, il aimait énormément ce dernier. Abraham était certes un dangereux criminel et un puissant chef de gang, il était avant tout son père. Un père qui avait toujours tout fait pour qu'il grandisse correctement et qu'il ne manque de rien. Un père qui avait même accepté les choix de vie de son fils alors qu'ils n'allaient pas dans le sens que le paternel souhaitait. Aux yeux de son fils, Abraham était un homme bien. Il était également un chef de gang sans coeur et avec les idées bien arrêtées. Isaac savait faire la part des choses, il savait ce que les gens pensaient de son père. C'était tout à fait normal. Cependant dans la rue, Abraham était une personne respectée pour sa vie et également pour son destin tragique. Conférant aujourd'hui à son fils une certaine puissance, n'est pas le fils unique de Abraham Anderson qui veut. Ainsi même s'il n'a aucun lien avec le gang de son père, il en connait le fonctionnement et également les membres les plus importants. Même si Isaac garde une certaine distance avec la Rue, il la connait plutôt bien et les anciens gangstas de son père lui voue une certaine estime.

Aujourd'hui, le Chef étoilé se retrouve face à l'assistante du procureur. Cette dernière semble réticente et l'afro-américain n'est pas non plus du genre à s'expliquer sur sa vie et ses choix. Cependant avec un peu de réflexion, on peut aisément voir qu'il est un homme posé et réfléchi. Alors qu'il vient de déposer son repas sur le bureau de la jeune femme. Cette dernière lui pose une question qui lui donne le sourire. Un court sourire néanmoins. On peut ressentir toute la curiosité et peut-être même une part de peur dans la question que pose Melody. Pourtant elle a en face d'elle la gentillesse même. Tellement que ses actions peuvent sembler vouloir dire autre chose que leur seul but premier. Isaac fait un pas en arrière s'approchant de la porte machinalement, il ne compte pas squatter là. Il a voulu être sympa et surtout il ne voulait pas qu'une personne soit en retard à son travail à cause d'une embrouille due à son propre restaurant. C'est une histoire de principe mais là encore, le vice a envahit nos rues. Les gens doutent des personnes sincères et ne se méfient guère des manipulateurs. À voir le mal partout, on est incapable de le voir s'approcher de nous. Isaac en sait quelque chose, il connait les quartiers noirs de cette ville tout comme les plus grands palaces. Il est de Woodbury Hills et sa famille fait même partie de l'histoire de cette ville.

" À vrai dire, on ne fait pas les livraisons ni les repas à emporter. Je me sentais redevable, mon restaurant a perturbé votre pause donc je voulais m'excuser de nouveau. " Ajoute-t-il avant de marquer un court repos. Il reprend aussitôt, ses deux bras s’élevant à peine, marquant son désarroi dans un long regard et un léger souffle : " Puis je ne peux pas me permettre de laisser un employé quitter son post pour aller se balader avec un truc à livrer alors que moi je peux bouger sans tout désorganiser. "

Visiblement Isaac n'aime pas spécialement qu'on le prenne pour ce qu'il n'est pas. Il ne cache pas sa surprise mais également sa déception de lire cela dans les yeux de la jeune femme blonde. Aussitôt, il ouvre la porte et glisse de nouveau quelques mots destinés à Melody.

" Passez quand même une bonne fin de journée et un bon appétit Mademoiselle Strickland. "