Dimanche matin, nous sommes en train de trainer au lit avec CJ. Sa tête est posée sur mon torse et je caresse doucement son dos de ma main droite. Le calme de la matinée est agréable et savoir que ma femme ne travaille pas ce weekend me donne le sourire. Je vais pouvoir passer la journée complète avec elle plutôt que de me faire chier tout seul ici à zapper sur la télé. Je n'ai même pas une caisse à bricoler pour m'occuper puisque nos deux Camaros sont au point et parfaitement en état mais ce programme agréable va devoir s'arrêter là puisque le bruit d'un gros V8 résonne dans la rue et vient s'arrêter devant la maison.
- C'est quoi ce merdier, t'attend du monde ?
- Pas que je sache.
- Je vais aller voir.
Je m'extirpe du lit et enfile un caleçon avec le jean de la veille auquel pend toujours le holster de mon Kimber. Je ne prend pas le temps de le détacher et vais voir ce qu'il se passe. J'enfile rapidement une paire de pompes et ouvre la porte de la maison. Je tombe nez à nez avec une Plymouth Satellite grise de 1970 que je connais bien, et pour cause, c'est mon vieux pote qui est assis sur le capot avec les bras croisés qui me regarde avec le sourire.
- J'te tire du lit ?
- Tu fais chier, on était en train de profiter avec CJ.
- Désolé vieux frère.
- T'en fais pas, j'suis content de te voir.
Je dévale le porche et le salue avec une accolade fraternelle. Je n'avais pas vu Tommy depuis qu'on a quitté Atlantic City avec CJ il y a six mois et putain que c'est bon de le revoir.
- Entre, j'te paye un café.
- C'est pas de refus, j'ai roulé toute la nuit.
Je le laisse passer devant moi le temps de regarder un peu sa caisse. Un sacré monstre que j'apprécie toujours autant regarder. Lorsque je me retourne vers la porte de la maison, je remarque le logo dans le dos de la veste de Tommy. Il ne porte plus le logo de la section d'Atlantic City mais celui des Nomads. Je mettrais ma main au feu qu'il vient s'installer ici. Une fois à l'intérieur, je le questionne à ce sujet.
- T'es devenu un nomad?
- Pas le choix, on a pas de section ici et on est un peu loin de celles de Chicago et Detroit.
- Une putain de bonne nouvelle.
CJ choisit ce moment pour faire son apparition et n'as entendue que ma dernière phrase.
- Quelle bonne nouvelle ?
- Tommy s'installe ici.
- C'est super !
- Hey ouais ! Comment tu vas, madame McQuarters ?
- Bien, et toi ?
- Claqué du voyage mais ça va.
- Tu veux un café CJ ?
- Je vais aller prendre une douche, je vous laisse causer entre hommes.
Elle fait la bise à Tommy puis m'embrasse avant de disparaitre dans la salle de bains, nous laissant seuls dans la cuisine alors que je nous sert deux tasses de café. J'enfile un t-shirt aux couleurs du club et invite Tommy à venir s'installer sur le porche comme j'aime le faire. Une fois installés, je m'allume une clope avec mon Zippo chromé et en offre une à mon vieux pote qu'il accepte.
- Vous êtes dans un coin sympa.
- Ouais, c'est CJ qui a trouvé la maison. J'aime bien m'installer ici pour regarder le lac.
- C'est vrai que la vue est pas dégueu.
- Comment vas Tina ?
- Elle va bien. Elle nous rejoindra quand j'aurais trouvé un logement.
- Tu verras avec CJ, c'est elle qui a fait les agences immo.
- Merci vieux frère. Harry et Betsy ne devraient pas tarder non plus à débarquer.
- C'est cool mais vous n'étiez pas obligés.
- Arrête tes conneries, c'est toi notre leader, on ne vient pas s'installer à 4h de route de la frontière canadienne pour rien.
- Merci vieux.
Jusqu'à ce que CJ nous rejoigne, nous évoquons les vieux souvenirs au milieu de nos éclats de rire et retrouver mon vieux pote est un pur plaisir.